Quelle résine époxy choisir ?
Comment choisir la bonne résine, ou plutôt le bon système, époxy est une question qui revient souvent, surtout en milieu industriel ou de grandes surfaces sont à traiter.
Un mauvais choix peut avoir de lourdes conséquences financières pour votre entreprise. A minima, un système inadapté devra être repris plus rapidement que prévu et finalement coûter beaucoup plus cher et, dans le pire des cas, un mauvais choix pourrait entraîner un sinistre, une perte d’exploitation et d’importants coûts de démontage avant que toute reprise ne soit possible.
Les sinistres liés à une prescription et/ou un choix de produit inadaptés à l’usage représentent 12% des sinistres en matière de sols coulés (source Étude de sinistralité – Agence Qualité Construction).
Faire le bon choix est donc primordial, nous avons décidé de vous livrer quelques clefs afin de vous permettre d’anticiper les difficultés, de choisir le système le mieux adapté à vos besoins et de garantir la longévité de votre investissement.
Quelles est la nature votre support ?
Tous les supports ne sont pas compatibles avec les résines époxy. Les époxys présentent l’avantage de la résistance ce qui leur confère un coefficient de dilatation assez faible.
Il ne faut donc jamais les appliquer sur un revêtement au coefficient de dilatation plus important : sol souple, résine polyuréthane ou méthacrylate, revêtement bitumineux, plancher en bois, etc…
En présence de ces types de revêtement, un démontage préalable est indispensable afin de prévenir tout sinistre et de retrouver un support adéquat à l’application d’une résine époxy. A défaut, votre revêtement époxy pourrait présenter des décollements du fait de la dilatation du support sur lequel il est appliqué.
En revanche, il est tout à fait possible d’appliquer une résine époxy (autolissant ou mortier) sur un carrelage, dès l’instant où ce carrelage est stable et ne sonne pas le creux.
Ce sont l’état initial de votre support et vos contraintes qui doivent guider votre choix
Plus votre support est dégradé, plus il faudra passer en épaisseur afin de gommer l’ensemble des défauts de surface.
En la matière, tous les revêtements ne se valent pas. Beaucoup de systèmes que l’on appelle « multicouches » nécessitent souvent plusieurs passages pour parvenir à gommer l’ensemble des défauts.
Si ces revêtements sont souvent plus économiques, ils présentent une résistance mécanique inférieure aux mortiers époxy, mais surtout la multiplication des passages/couches pour obtenir le résultat souhaité vont augmenter d’autant la durée d’immobilisation de votre sol et donc la perte d’exploitation que cela induit. Les mortiers époxy permettent une réparation en un seul passage pour une durée d’immobilisation réduite de vos surfaces de production.
Nous parlions de résistance et voilà le moment de s’arrêter un peu sur le sujet. Pour que votre investissement dure dans le temps, il est indispensable que le système époxy choisi soit en adéquation avec vos contraintes mécaniques et/ou chimiques.
Concernant la résistance mécanique 4 paramètres sont à considérer :
- Intensité du trafic
- Intensité des chocs
- Intensité du poinçonnement (charges statiques ou mobiles)
- Intensité du ripage (déplacement sans roulage)
Si on doit synthétiser le type de système époxy à privilégier selon les usages, nous pourrions proposer ceci :
- Filmogènes/peintures époxy : trafic léger, choc occasionnels et légers, absence de poinçonnement et absence de ripage.
- Autolissants époxy : trafic intermédiaire (transpalette ou chariot avec faibles charges), chocs occasionnels, poinçonnement modéré et ripage occasionnel.
- Mortiers époxy : trafic intense (chariots lourdement chargés et/ou à haute fréquence, véhicules lourds), chocs fréquents d’objets lourds, poinçonnement important et ripage extrêmement fréquent.
Pour autant, il est indispensable de confronter vos besoins aux fiches techniques des revêtements envisagés car deux systèmes qualifiés par exemple de mortiers ou d’autolissants peuvent avoir des performances mécaniques très différentes.
A cela s’ajoutent vos contraintes chimiques. Si les époxy présentent naturellement une excellente résistance aux agressions chimiques, il est indispensable de confronter la fiche technique du système choisi aux fiches de données sécurité des produits que vous employez sur les zones à rénover. Si les contraintes sont trop sévères pour un système époxy standard, sachez qu’il existe des systèmes époxy spécifiques dits anti-acides ou anti-corrosions.
Attention : ne pas confondre épaisseur et résistance !
Une idée reçue les plus fréquemment répandue concernant la résistance des systèmes époxy est que : plus ils sont épais et plus ils sont résistants. C’est totalement faux !
La résistance d’un système tient très souvent à la qualité des agrégats employés dans le système époxy. Ainsi, certains revêtements de 2 à 3 mm sont beaucoup plus résistants que d’autres de 5mm et plus.
Il est donc indispensable de comparer les résistances mécaniques des produits telles quelles figurent dans leurs fiches techniques. Les échelles de valeur peuvent être assez différentes d’une marque à l’autre (kg/cm2, N/mm2, etc…). Mais cet outil proposé par Google peut venir à votre secours afin de convertir l’ensemble des informations sur une même échelle et ainsi pouvoir comparer différents systèmes époxy.
Deux systèmes de même épaisseur ne sont donc pas nécessairement comparables. Attention, donc, à ne pas vous laisser leurrer par un système épais qui présenterait un prix bien inférieur à un ou plusieurs autres produits de même épaisseur.
Considérez le retour sur investissement de votre choix !
Si le prix de votre projet est un critère de choix important, il est indispensable d’adopter une vision globale de celui-ci.
Ainsi, il ne faut pas seulement intégrer les coûts visibles mais prendre en considération l’impact financier « invisible » de votre projet : durée d’immobilisation, nécessité de déplacer ou démonter des engins de production, délai de remise à disposition des sols, etc…
La durée de vie du système époxy choisi par rapport aux agressions quotidiennes auquel il sera soumis est aussi un critère non négligeable. Pour prendre un exemple, un filmogène vous coûtera certes moins cher qu’un autolissant ou un mortier époxy, mais sa durée de vie sera 2 à 5 fois moins importante pour un résultat final moins satisfaisant. Or, le coût d’un autolissant ou d’un mortier époxy n’est pas 2 à 5 fois supérieur à celui d’un filmogène.
Il est souvent préférable de privilégier la réalisation de surfaces plus petites mais en choisissant le bon système époxy, plutôt que de rénover l’intégralité d’une zone avec un système qui ne répondra pas parfaitement aux contraintes de votre exploitation et qui nécessitera de renouveler l’opération à court terme, voir dans le pire des cas pourrait vous occasionner un sinistre couteux.
L’étude de sinistralité effectuée par l ’Agence Qualité Construction (AQC), en collaboration avec Syndicat Français des Métiers de la Résine (SFMR) et l’Association Française des Formulateurs et Applicateurs de Résine (AFFAR) démontre qu’un sinistre en matière de sol industriel coûte en moyenne 164€/m2.